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Alpha Polaris : A Horror Adventure Game – Run Rune vers les Runes Inuites, les Brunes et les Ruines de la Raison
« Hey ! Norwegian guy ! »
I. Pétrole et polaire : bienvenue chez les fous
Tu es Rune Knudsen, jeune biologiste norvégien aux pommettes
saillantes et au cœur tendre, parachuté dans la station pétrolière
américaine Alpha Polaris, quelque part dans le Groenland où même les phoques ont froid aux couilles.
Ici, on fore la terre comme
on fore les vérités : à coups de machines bruyantes, de regards
obliques et de silence glacial.
Tu n’as pas encore trouvé de
mammouth congelé, mais tu vas vite tomber sur pire :
des
cauchemars inuits, du sang sur la neige, et une ambiance digne d’un
huis-clos sous anti-dépresseurs.
II. Gratuité, Finlande et pornographie ethnologique
Première surprise : Alpha Polaris est un jeu finlandais,
donc froid, blond, et discret.
Deuxième surprise : il
est gratuit. Ce n’est pas une démo, pas un teaser pour un
Kickstarter moisi, mais un vrai jeu, complet, fini, jouable, avec une
fin et tout.
Troisième surprise : on peut coucher avec
Nova, la scientifique autochtone mignonne, parce que
pourquoi pas. C’est optionnel, certes. Mais soyons honnêtes : dans
une station isolée, entouré de mâles américains, ton instinct de
Viking fait le reste.
Merci au passage à Ghylard de Planète Aventure, héros moderne, qui nous a offert un patch français digne de ce nom. Car sans lui, Rune parlerait toujours anglais avec l'accent IKEA, et nous serions perdus dans la toundra du texte.
III. Point & Click anesthésié
Niveau gameplay, on est dans du classique à l’ancienne :
Objets
à ramasser, combinaisons d’items absurdes, documents à lire,
puzzles logiques.
Rien d’insurmontable. Rien d’exceptionnel
non plus.
Le jeu ne t’insulte pas, mais il ne
te défie pas non plus : une difficulté de croisière, douce comme
un sachet de tisane au chaga.
La force, c’est le rythme. Lent, posé, mélancolique.
Pas
de scènes d’action, pas de QTE débile. Tu prends ton temps, tu
observes, tu explores.
Et parfois, tu cauchemardes,
mais sans trembler. Le jeu se présente comme une "horror
adventure", mais c’est de l’horreur de salon :
pas
un seul jumpscare, pas de screamers, juste une ambiance
étrange, malsaine, presque Lovecraftienne… mais version Noël sans
cadeau.
IV. Wendigo, mythes inuits et collègues mous
Le cœur du jeu, ce sont les légendes inuites,
cette cosmogonie de glace et de folie que tu vas découvrir via
journaux, fresques, documents ésotériques et autres grimoires
carbonisés.
Le Wendigo rôde. Littéralement.
Ou symboliquement.
C’est flou, et ça marche plutôt bien.
Une
belle tentative de marier la science, le pétrole et le surnaturel.
Hélas, les personnages ne suivent pas.
Rune
est fade, Nova est mignonne, mais pas plus.
Tully, Al, Alistair…
un casting de clichés avec la consistance dramatique d’un yaourt à
la vanille.
Tu ne les haïs pas. Tu ne les aimes pas.
Tu
les tolères, comme on tolère un colocataire qui
oublie de tirer la chasse.
Le doublage anglais ?
Mou.
Plus mou que
le pénis d’un wendigo végétarien.
On mettra ça sur le
compte du budget.
Et de la Finlande. Toujours elle.
V. Du sang sur la neige et un coït local : merci, vraiment
Alors oui, tu couches avec Nova.
Oui, tu te réveilles en
sueur.
Oui, tu hallucines des rennes en feu et des morts dans la
douche.
Mais tout ça est propre, bien balisé,
un peu trop sage.
Tu ne frissonnes jamais vraiment.
Tu
souris parfois.
Tu termines le jeu en te disant : « Pas mal,
surtout pour un jeu gratuit. »
Et c’est là toute l’affaire :
Alpha Polaris est
une curiosité. Un jeu imparfait, mais sincère.
Un
Point & Click au pays du blanc absolu, qui tente
des choses, avec peu de moyens, mais une certaine élégance.
Une
parenthèse givrée, entre deux remasters sans intérêt.
Verdict : 6.5/10
Alpha Polaris aurait pu viser plus haut.
Avec un
meilleur casting vocal, une écriture plus musclée, des personnages
plus incarnés, il aurait pu devenir un petit classique.
Mais ce
qu’il propose, il le propose bien :
Une ambiance, une
lente descente dans la paranoïa, une nuit blanche au bout du
monde.
Et tout cela gratuitement, ce qui en
2025 est plus rare qu’un ourson polaire sobre.
C’est un cadeau, un jeu-hommage aux Point & Click old school, avec juste ce qu’il faut de mythologie et de sexe polaire pour titiller ton âme de joueur mélancolique.
« The Wendigo has put you under its spell. »
Il ne t’a pas terrifié.
Mais il t’a regardé droit dans
les yeux.
Et ça, c’est déjà pas mal.
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