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Dark Cloud – Une Soif Digne du Cramé de la Gorge de Feu
« Je sens en toi une grande bonté et un courage sincère. Je te confie l'Atlamillia. Grâce à elle, tu pourras restaurer ce qui a été perdu. »
Prologue
Au commencement était l’Atlamillia. Et le chaos. Et une démo PS2 arrachée dans un vieux PlayStation Magazine plus jauni que les dents de Gollum. Dark Cloud, c’est ce RPG météoritique qui, sans prévenir, m’a giflé la glotte avec ses donjons procéduraux, ses armes à durée de vie plus fragile que l'égo d’un influenceur Twitch, et son mode Georama qui ferait pleurer de jalousie un architecte ivre. On me promettait un “Zelda killer” — et quelle ironie : je n’aime pas Zelda, ce prince muet déguisé en elfe et adulé par des gens qui confondent donjons et devinettes. Mais Dark Cloud, lui, m’a envoûté comme une danseuse orientale avec son bide graisseux. Voici le récit baroque et possiblement illégal d’un jeu où boire de l’eau devient plus urgent que sauver le monde.
I. La Démo du Péché Originel
Une galette, une démo, une illumination. J’avais 15 ans, des boutons sur la tronche et l’âme encore pure, quand la foudre Level-5 est tombée dans ma PS2. Dark Cloud, c’était comme découvrir que le Père Noël existait vraiment, mais qu’il était armé d’un marteau et construisait des villages au lieu de distribuer des camions de pompiers en plastique. Le héros, Toan, clone anonyme de Link mais sans ses TOC, s’élançait dans des donjons changeants, des labyrinthes métaphysiques où chaque étage semblait généré par une IA possédée. Cette promesse — celle d’un jeu jamais identique — m’a fait baver sur mes manettes jusqu’à Noël. J’ai supplié, geint, simulé la tuberculose. Le jeu finit enfin entre mes mains, et dès lors, mon adolescence sombra dans une spirale de soif, de casse d’armes et de construction de bicoques en bois. Le bonheur, donc.
II. Le Gameplay : Une Sueur Digitale et des Lames en Sucre
Imagine un Zelda où Link crève de soif tous les quatre mètres, où son épée fond au contact d’un blob, et où les donjons s’étendent comme les entrailles d’un serpent cosmique. Voilà Dark Cloud.
La mécanique de soif ? Un cauchemar digne d’un survival porno-chic : Toan a constamment la gorge aussi sèche qu’un débat politique sur Twitch. Chaque minute sans hydratation, ses points de vie fondent comme du beurre au soleil. Quant aux armes… Mon Dieu. Elles cassent. TOUTES. TOUT LE TEMPS. À croire qu’elles sont fabriquées en coquilles d’œufs par des forgerons épileptiques. Tu veux upgrader ton épée ? Prie. Prie fort. Et stocke de la poudre de réparation comme si c’était du crack.
Les combats ? Simples. Violents. Injustes. Les ennemis te démontent en deux baffes, parfois trois s’ils sont de bonne humeur. Heureusement, tu peux spammer des objets : pain, eau, potions, croquettes peut-être. Tu deviens un jongleur de l’enfer, en équilibre précaire entre la mort, la soif, et la mauvaise gestion de ton inventaire — aka ton vrai boss final.
III. Toan et ses Freaks : Un Cirque de l’Aventure
Le casting de Dark Cloud semble sorti d’un rêve fiévreux sous suppositoires hallucinogènes. Toan, héros mutique mais volontaire, côtoie une galerie de bras cassés :
Xiao, une chatte devenue fille, qui tire avec son lance-pierres et s’enrhume dès qu’on éternue.
Goro, mi-enfant, mi-placard, lent comme une poire en grève.
Ruby, la génie sexy, mais ses bagues éclatent plus vite qu’un hymen de vierge.
Ungaga, le lanceur du désert, dont la précision évoque celle d’un pistolet à eau tenu par un poulpe.
Osmond, le lapin steampunk — un genre de Donnie Darko qui aurait décidé de faire du Airsoft au lieu de voyager dans le temps.
Chaque personnage est utile, mais capricieux. Certains boivent moins (Xiao, l’élue), d’autres s’avèrent indispensables dans des “zones restreintes” où tu n’as pas le choix du guerrier. Tu switches, tu souffres, tu t’adaptes. C’est Dark Cloud, pas un spa.
IV. Georama : Dieu est un Plombier
Tu t’attendais à sauver le monde ? Non. Tu vas surtout monter des maisons. Bienvenue dans Georama, le simulateur de vie campagnarde post-apocalyptique. Chaque Atla trouvée dans les donjons contient un élément du village détruit : maison, PNJ, pont, chèvre… Tu places tout ça sur une carte en 3D, selon les désirs capricieux des habitants. “Je veux une rivière !”, “Je veux que ma cheminée pète vers l’ouest !”, “Je veux pas être voisin avec ce type qui sent les pieds !” — des caprices de bourgeoisie numérique.
Mais bon sang, c’est JOUISSIF. Voir Norune renaître, chemin après chemin, c’est comme voir pousser une érection architecturale dans un désert de pixels.
V. Le Génie Maléfique : Quand Bowser Rencontre un Crayon de Couleur
Le méchant ? Un môme diabolique aux airs de mascotte de dessin animé shootée à la haine pure. Il veut détruire le monde parce que... il s’ennuie ? Parce qu’il peut ? Peu importe. Il est drôle, criard, ridicule, et donc parfait. Pas de tragédie shakespearienne ici, juste un chaos enfantin peint à grands coups de mauve et de pétarades magiques. Les boss sont cools — surtout Dran et La Saia — même si certains peuvent se cheeser comme un camembert trop mûr.
VI. Zelda, Ce N’est Pas Lui, C’est Toi
Les comparaisons avec Zelda sont légion. Mais franchement ? Dark Cloud est plus sale, plus rugueux, plus vivant. Là où Zelda t’offre des énigmes d’église et des princesses qui attendent dans des tours, Dark Cloud te file une épée rouillée et te balance dans un trou en hurlant : “Débrouille-toi, mon cochon.” C’est moins noble. Donc meilleur.
VII. Un Jeu qui T’en Donne Pour Ta Sueur
20 à 40 heures de campagne, sans compter les délires de pêche ou le donjon bonus Demon Shaft — 100 étages de souffrance pure, sorte de marathon sado-maso conçu par un dieu en grève. Tu veux du contenu ? T’en as. Tu veux souffrir ? Tu souffriras. Mais chaque minute passée à construire, explorer ou survivre sent la passion, pas le remplissage.
VIII. Graphismes, Musique et cette Odeur de Pixel Brûlé
Techniquement, on est sur de la PS2 en début de vie. Cubique, flou, mais coloré. Les villages crépitent de vie, les donjons ont leur charme, et la bande-son, bien que répétitive, fait le taf. Mention spéciale à l’alarme de durabilité des armes : un son si atroce qu’il pourrait être utilisé pour extraire des aveux en prison secrète.
IX. Pourquoi Ce Jeu Est un Banger Intergalactique
Parce que c’est un ovni. Parce qu’il tente tout. Parce qu’il échoue parfois, mais avec panache. Parce qu’il te fait gérer la soif, les armes, les dons de dieu bâtisseur et l’amour d’un casting absurde. Parce que Zelda, c’est le lycée privé propre sur lui — Dark Cloud, c’est l’orphelinat bordélique où tu te fais des amis pour la vie.
Verdict : 8.5/10
Un chef-d’œuvre cabossé, une lettre d’amour griffonnée dans les marges d’un manuel de survie. Toan, tu es mon héros. Bois, frappe, construis, et que le Génie aille se faire souffler par un typhon interdimensionnel.
“Même si le monde est détruit, l’espoir survivra… dans le cœur des gens.”

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