Test Metal Gear Rising Revengeance

Test 15 Days

15 Days — La gauche morale a un penthouse

"I don't really like flying, you know. But after five beers it was alright..."

Prologue

Il existe des jeux qui, à défaut d’être ratés, échouent avec panache.
Et puis il y a 15 Days, qui trébuche mollement, se cogne contre un pot de yaourt vide, et s’endort dans une flaque de houmous moraliste.

Un Point & Click qui voulait changer le monde en mocassins vegan.

Bienvenue dans le thriller caritatif le plus inutile depuis qu’Amnesty International a sorti un album de reprises de Coldplay.


I. Robin des Bourges

Cathryn, Bernard, Mike.
Trois aristocrates de gauche, persuadés que l’Afrique se gère comme une galerie d’art contemporain.

Cathryn, hackeuse au brushing solidaire, déteste son père riche. Contrairement à elle, qui est riche mais avec une conscience. Elle est donc devenue... voleuse professionnelle au nom des pauvres. Mais attention, les pauvres lointains.
À Londres, elle ne parle qu’aux livreurs.

Bernard, fonctionnaire de l’éthique picturale, respire l’ennui par chaque pore. On dirait un tableau Excel sous antidépresseurs.

Mike, quant à lui, peint avec ses fesses sur des toiles blanches et appelle ça "une critique du capital".
Il écoute Radiohead, mais seulement les albums postérieurs à Kid A.

Tous trois s’installent dans un loft digne d’un porno scandinave, volent des tableaux à la barbe de musées, et remplacent les œuvres par des copies… parce que la culpabilité blanche aime les symboles.

Capture d'écran 15 Days Point & Click dans l'atelier de peinture du faussaire



II. Bug & Breakfast

15 Days, techniquement, c’est un jeu daté conçu par un stagiaire fiévreux, animé dans Flash par un manchot breton et exporté en AVI en 2008.

Les cinématiques plantent. Les voix font la sieste. Les personnages marchent comme des mannequins atteint d’arthrite.

Quant au moteur de jeu ? C’est un peu comme si ton PC disait :
« Je pourrais faire mieux, mais pourquoi me fatiguer pour ça ? »

Lance une scène, fais un Alt+Tab, prie, regarde la suite sur YouTube, puis retourne jouer en priant que le jeu ne décide pas de t’engluer dans un mur invisible ou un bug sonore qui rend chaque dialogue plus étouffé qu’un podcast enregistré dans un oreiller.


III. Enigmes pour Enfants Lents

Pirater un système ? Il suffit de cliquer.
Chercher un objet ? Il suffit de tourner.
Faire preuve d’intelligence ? Pas besoin, ici c’est l’université du clic mou.

Mention spéciale pour le labyrinthe.
Oui, le labyrinthe.
Ce classique du Point & Click en manque d’idées, qui revient comme une MST dans un mauvais trip : douloureux, long, inutile, et honteux.

Le reste n’est qu’une succession de puzzles si mous qu’ils feraient passer un sudoku en braille pour une énigme de Myst.


IV. Jack Stern, la Guêpe dans le Cappuccino

Et puis soudain… Jack Stern.

Flic usé, bourru, mal rasé comme un Jean-Pierre Bacri transatlantique, il boit, il enquête, il grogne.
Et surtout, il ne croit pas une seule seconde à la vertu des voleurs artistes.

Il enquête avec la subtilité d’un tractopelle dans une boutique Tiffany, mais il est le seul personnage à avoir un semblant de relief.
Pas besoin de motivation altruiste : il veut la vérité, le whisky, et peut-être un peu de respect de la part de ses supérieurs, qui le prennent pour un sale type parce qu’il a refusé de pleurer en réunion.

Jack Stern, c’est Columbo qui aurait fait de la taule, le seul rayon de testostérone crédible dans ce défilé d’idéaux fades en sarouel.


V. Quand les Bienfaiteurs se Font Enfler

Twist de fin : les trois mousquetaires se font manipuler par un dictateur africain richissime, qui les utilise pour régler ses comptes.

C’est-à-dire que ces petits anges blancs à vélo, qui pensaient sauver l’humanité en volant des Rembrandt, ont en fait bossé gratos pour un génocidaire.
Ce n’est pas un spoil, c’est un soulagement.

C’est la morale finale :
Quand tu veux changer le monde à coups de Power Mac, tu finis toujours par faire élire un type qui parle de développement durable entre deux décapitations.


VI. Un Film ? Non. Une Captation de Lenteur.

15 Days voulait être du cinéma.
Mais c’est du théâtre filmé par une webcam qui bugue.

Le rythme est glacial. La mise en scène ? Absente.
Les dialogues ? Dignes d’un cours de théâtre du mardi soir dans une MJC sans chauffage.

C’est un long couloir de scènes figées, de personnages inintéressants, de fausse gravité éthique, et de clichés exotiques : l’Afrique comme toile de fond, les riches comme archétypes, le joueur comme complice d’un ennui colonial chic.


Verdict : 5.5/10

15 Days est un jeu qui voulait faire le bien — comme ces gens qui t'expliquent à quel point ils mangent local avec leur avocat bio importé du Pérou.

Techniquement daté, scénaristiquement flasque, moralement douteux.
Il ne reste que Jack Stern pour nous rappeler que l’enquête, parfois, vaut mieux que le sermon.

"Each of the owners was one of my enemies."

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