Test Judgment

Test Yakuza 0

Yakuza 0 – Les Fleurs du Mal dans une Ruelle de Sotenbori

"Think you’re tough, city boy ? My pompadour’s got more guts than you !"

Prologue

Ah, Yakuza 0, préquelle de tous les fantasmes, cocotte-minute d’hormones et de testostérone laquée, tu es cette vieille VHS planquée derrière un rideau de perles dans le vidéoclub du destin. Je t’ai approché avec le mépris du gourmet face à un tacos à 2 €, et pourtant… tu as su me faire lécher l’aluminium jusqu’à l’étouffement.

Avant le costard gris, avant le Dragon, il y avait Kiryu, boutonneux mais déjà mythique, et Majima, qui n’avait pas encore troqué son regard d’épagneul battu contre celui d’un schnauzer shooté. Et dans leur sillage, un Japon 1988 qui pue le gel fixant, le saké frelaté et la libido mal canalisée. Yakuza 0 n’est pas un prologue, c’est une genèse en string léopard, écrite avec le sang, les larmes et le pognon.


I. Prologue au Fond de la Gorge : Quand Sega Devient Dostoïevski

Je suis entré dans ce jeu à reculons, comme un prêtre dans une partouze. Un préquel ? Allons bon, on connaît déjà la fin : Kiryu deviendra Jésus-Christ avec une droite et Majima sombrera dans le cabarettiste psychotique. Et pourtant, Yakuza 0 m’a pris en traître, comme un massage thaï avec option non-consentie : une claque dans la nuque, une larme dans l’œil, et une demi-molle bien sentie.

Ce jeu ne "raconte" pas : il opère. Il sculpte. Il te déshabille la psyché comme Majima déshabille une hôtesse de cabaret : avec grâce, méthode, et une musique pop japonaise en fond sonore.


II. Makoto Makimura ou la Sainte Aveugle du Quartier Rouge

Le scénario ? Un polar noir déguisé en soap opéra violent. Kiryu, larbin prometteur, accusé d’un meurtre pour une parcelle de terrain plus précieuse qu’un ticket resto au marché noir. Majima, rejeté, torturé, forcé de gérer un cabaret comme on gère un orphelinat de démons en rut. Et au centre : Makoto, petite aveugle qui voit plus clair que tous ces glands voyants.

Makoto, c’est la Madeleine de Proust version yakuza : elle saigne, elle aime, elle souffre, elle explose les codes. Si tu ne pleures pas à la fin, c’est que tu n’as pas d’âme. Ou pire : tu joues à GTA.


III. Kiryu, Majima et les Trois Coups de B*te du Gameplay

Kiryu cogne comme s’il voulait réveiller sa mère morte. Trois styles pour mieux humilier :

  • Brawler (la brute) : il t’écrase le sternum avec un frigo.

  • Rush : il court, il frappe, il s’en fout.

  • Beast : il soulève des bagnoles comme des haltères.

Majima, lui, c’est une œuvre d’art virevoltante.

  • Thug : classe, précis, létal.

  • Slugger : la batte, toujours la batte, comme un Mario Bros qui aurait sombré dans le crime organisé.

  • Breaker : breakdance de mort, où chaque moonwalk est une menace de mort.

Leurs Heat Actions ? C’est du porno sadique pour fans de John Wick. Majima fait du rodéo sur des humains, Kiryu t’étrangle avec un vélo. Et tu jubiles comme un évêque dans une rave.

Capture d'écran Yakuza 0 baston avec Majima



IV. Side Quests : L’Art Subtil de Perdre sa Dignité

On t’avait promis des quêtes épiques ? Sega te livre un freak show de l’absurde. Tu vas :

  • Rééduquer une dominatrice qui ne sait pas engueuler ses clients.

  • Aider un père à avouer qu’il aime jouer à Magical Girl Pretty Cure.

  • Affronter un gang de motards en slip qui fait du cosplay de KISS.

Tu vas apprendre à gérer un empire immobilier, collectionner des immeubles comme des Pokémon. Puis, tu passeras des heures à manager des hôtesses qui parlent comme Siri, pendant que Majima porte des costumes à paillettes dignes d’un enterrement de vie de garçon au Moulin Rouge.


V. Kamurocho 1988 : La Ville Qui Ne Dort Jamais (Mais Fait Beaucoup de Bruit)

Kamurocho et Sotenbori sont des personnages à part entière : néons, yakuzas, prostituées, et le doux parfum d’une décennie sans préservatif ni remords. Chaque ruelle est une invitation à la baston ou à l’orgie. Tu marches, tu vis, tu dépenses ton fric comme un trader drogué.

Le tout servi par une BO qui te fait bander les tympans : jazz suave, rock qui tâche, synthé 80s, et le karaoké le plus épique depuis Bohemian Rhapsody — mention spéciale à 24-Hour Cinderella, où Majima devient l’idole de ton inconscient.


VI. Pourquoi Ce Jeu Te Fera Vivre, Mourir, Puis Rejouer en Souriant

Yakuza 0 n’est pas un simple préquel. C’est une déclaration d’amour, une baffe esthétique, une fellation mentale de 100 heures pour tout débloquer. Tout y est : scénario, gameplay, émotions, pognon, absurdité. Même les bugs ont du style.

C’est le meilleur Yakuza ? Oui. Parce qu’il ose tout, y compris l’élégance dans le vulgaire et la poésie dans le foutre.


Verdict : 9.5/10

Kiryu, Majima, Makoto : vous êtes les Saints Patrons du Japon de pacotille, les apôtres du bon goût mauvais genre. Que vos coups pleuvent, que les hôtesses pleurent, et que la nostalgie ruisselle sur nos jeans délavés.

"Brave Sir Majima, slay the Dark Lord... or at least scare him with that creepy eye of yours !"

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