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Ankh 2 : Le Cœur d’Osiris — Et ça continue Ânkh or et Ânkh or / C’est que le début d’accord, d’accord
« Mais "Ankh 1" était tellement court... »
I. Assil 2.0 : retour de bringue, vol d’artefact et barbe de trois jours
Il revient. Il pue la sueur divine, il n’a plus la voix d’Emmanuel Curtil, mais il a gardé son arrogance de loser patenté et ses sandales en peau de caillou : Assil est de retour, et il s’est fait voler son Ankh, son seul espoir d’éviter une récidive de malédiction mortelle et de sécheresse testiculaire.
À peine le temps de se gratter la barbe naissante que le héros en carton-pâte se retrouve plongé dans une nouvelle quête, en apparence fainéante — mêmes lieux, mêmes personnages, mêmes graphismes en 3D de 2005 recyclée avec l’élégance d’un slip kangourou — et pourtant... ça fonctionne mieux. Comme une deuxième tournée de mojitos : toujours sucrée, mais plus efficace.
II. Trois héros, un œuf, et un buisson ardent qui fait de la lumière ET des brunchs
Première nouveauté notable : trois personnages jouables. Trois. Comme les mousquetaires, les tétons de Meg Griffin ou les rediffusions de Camping Paradis un dimanche de canicule.
Assil, bien sûr, toujours aussi gaffeur et bavard, toujours poursuivi par des conséquences métaphysiques qu’il déclenche sans comprendre.
Thara, ex-futur-love-interest, princesse athlétique à la verve piquante, voleuse de coupe de foot et symbole féministe malgré elle.
Le Pharaon, narcissique absolu, tyran recyclé en loser pathétique, décidé à retrouver son trône sans perdre son brushing.
Le tout culminera dans un final grand-guignolesque, au cœur d’un match de foot biblique où Moïse, en buteur star, transforme les filets en mer Rouge. Le buisson ardent, vexé, se transforme en plancha divine, sur laquelle le Pharaon fait cuire un œuf au plat avec la solennité d’un Michel Troisgros possédé.
III. Énigmes logiques, blagues qui touchent (parfois), mafia d’esclaves et auto-dérision
La grande réussite de cet opus réside dans l’équilibre retrouvé. L’humour est toujours là, mais mieux rythmé, moins mitraillé à la sulfateuse de vannes périmées. Les énigmes, elles, deviennent de vrais casse-têtes comiques — comme ce passage où il faut satisfaire tous les clients d’un bar, chacun exigeant l’opposé exact du voisin. Une satire du vivre-ensemble en dix clics.
Et puis il y a Al-Caponep, parodie divine et crétine de mafieux antique, dirigeant d’un syndicat d’esclaves plus organisé qu’un comité de quartier de Boboland. Des dialogues croustillants, des références absurdes, et une vraie volonté de se moquer de soi-même, comme lors de cette fausse fin au bout de trente minutes où Assil s’écrie, en capturant les voleurs de son Ankh : « Mais l’Ankh 1 était tellement court… ».
Bravo, vraiment.
IV. De l’inertie visuelle à la maîtrise du verbe : progrès malgré tout
Oui, c’est encore moche. La 3D ressemble toujours à une maquette de Pompéi peinte avec les pieds. Les personnages sont plus difformes qu’un phallus de golem. L’esthétique, toute entière, semble avoir été conçue dans un PowerPoint babylonien sous amphétamines.
Mais l’essentiel est ailleurs : dans le ton, l’écriture, les voix (même sans Curtil, le doublage reste très bon), et surtout dans la structure de cette aventure resserrée, mieux construite, plus fluide que son aînée.
Et puis, cette idée de fond, ce cœur d’Osiris volé par Seth, pendant qu’Osiris lui-même tentait déjà de s’emparer de l’Ankh… Voilà que les dieux s’y mettent, que les querelles divines se greffent au marasme humain. L’univers s’ouvre, se complexifie, se prépare à un troisième épisode — que tu n’as pas encore fait, coquin — et moi non plus, d’ailleurs.
Note finale : 8/10
Ankh 2 : Le Cœur d’Osiris n’est pas une révolution.
C’est un reflet déformé et mieux maîtrisé de
son prédécesseur.
Même moteur, mêmes textures, mais meilleur
carburant : plus de rythme, plus de pertinence dans
l’humour, plus de plaisir à cliquer sur tout ce qui bouge.
Un jeu qui ne cache pas ses limites, mais qui en fait quelque chose de drôle, d’étrange, parfois blasphématoire, souvent débile — mais toujours attachant.
La mythologie égyptienne, la politique, la religion, le sport : tout y passe. Et l’on se surprend à vouloir continuer l’aventure, malgré les pixels boursouflés et la caméra capricieuse.
Car après tout…
« Tu peux dire ce que tu veux, mais cet œuf au plat est magnifique. »
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