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Yakuza 2 – Kiryu, Majima, et les Mains Pleines de Sotenbori
"Welcome to paradise, where you can cry, crawl, and be pampered like the baby you truly are !"
Prologue
Yakuza 2, c’est un peu comme revenir d’un premier rendez-vous torride avec un yakuza amateur de poésie et de poings dans les dents, pour découvrir que le second soir, il a apporté du vin, un katana, et des ambitions politiques. En 2006, le jeu débarquait sur PS2 comme un tatouage sur une fesse endormie : inattendu, un peu douloureux, mais follement stylé. Et son remaster, Yakuza Kiwami 2 (2017), n’est pas une simple chirurgie esthétique. Non. C’est du lifting tantrique, du Dragon Engine huilé au saké, avec des arêtes de maquereau pour polir les textures. Kiryu revient, plus raide que jamais, flanqué de Majima l’illuminé et de Haruka, la gamine qu’on protégerait même contre un tsunami nucléaire. Entre deux uppercuts, le jeu te promène entre Kamurocho et Sotenbori, soit l’équivalent vidéoludique d’une balade en rickshaw dans un polar coréen écrit par un Tarantino bourré. Accroche ton costard, ça va swinguer.
I. Le Retour du Roi au Torse Imberbe
Yakuza 2, c’est le moment où la série cesse d’être une curiosité pour devenir une institution, une messe païenne célébrée dans une ruelle mouillée par des larmes de whisky. Exit la VA hasardeuse du premier opus : place à la voix japonaise originale, avec plus de testostérone dans un seul “NANI ?!” que dans un salon entier de fans de Vin Diesel. Kiryu, le Dragon de Dojima, sort de sa retraite une fois de plus, comme un Clint Eastwood japonais qui aurait troqué les colts pour des clés de bras. L’histoire ? Une guerre des clans entre Tokyo et Osaka, où les trahisons s’empilent comme les slips dans une laverie automatique.
Et dans tout ce chaos, il y a lui : Ryuji Goda, le Dragon de Kansai. Un blond platine, tout droit sorti d’un boys band nazi, avec une ambition si grande qu’elle pourrait être déclarée patrimoine mondial par l’UNESCO. Le mec veut devenir le seul Dragon du Japon, et pour ça, il est prêt à poignarder sa mère, son chien, et son horoscope. Bref, un rival digne de Kiryu. Et à côté, y’a Kaoru Sayama, fliquette aussi raide qu’un bâton de mochi congelé, qui tombe doucement amoureuse de notre héros. C’est beau, c’est tragique, c’est presque romantique — si on oublie les litres de sang sur les trottoirs.
II. Majima : Le Clown Assassiné par Shakespeare
Majima est ici à son sommet. Il ne se contente plus d’apparaître dans des poubelles ou des cônes de chantier. Il a sa propre campagne bonus, une tranche de jeu qui te permet de jouer le Joker du Kansai, mais version loyal, classe, et capable d’exprimer des émotions autres que le sadisme orgasmique. Son histoire sent la fin d’un amour, l’éclat d’un sabre dans la nuit, et le regret qui rôde dans les couloirs d’un cabaret déserté. Majima, c’est Hamlet en bottes pointues, avec une batte de baseball dans le rôle d’Ophélie.
III. Des Quêtes, des Hôtesses et des Slips
Le gameplay, c’est toujours ce mélange savoureux entre simulateur de démolition humaine et jeu de gestion d’hôtesses. On cogne, on chante, on fait du golf avec des PDG véreux, et on gère un bar comme un entrepreneur borderline. Les Heat Actions sont plus violentes que jamais : Kiryu peut casser des mâchoires sur des parcmètres, ou défoncer des portes blindées avec un homme. Oui, un homme. Kiwami 2 brille par ses transitions sans temps de chargement, sa fluidité orgasmique, et ses coups spéciaux à mi-chemin entre le catch et l’ésotérisme.
Les quêtes secondaires ? Des bijoux d’absurdité. On aide des chefs en panne d’inspiration, on fait du baby-sitting pour yakuzas en burn-out, et on affronte un lutteur masqué en slip kangourou. Chaque quête est un petit poème absurde, un haïku de violence et de tendresse, où l’humain suinte par tous les pixels.
IV. Sotenbori : Néons, Tentacules et Poésie Urbaine
Sotenbori, c’est Osaka vue par un réalisateur en pleine dépression nerveuse. Des canaux poisseux, des enseignes criardes, des restaurants où le danger se cache derrière chaque bol de ramen. C’est un quartier qui vit, qui respire, qui pète la gueule au réalisme. Loin des open-worlds mornes et plats, Sotenbori est un personnage à part entière. Un lieu où l’on rit, où l’on pleure, où l’on peut perdre trois heures à jouer au mah-jong sans comprendre les règles, mais avec passion.
V. Musique, Grogne et Jambes de Velours
Hidenori Shoji livre ici une bande-son qui ferait bander un mort : du jazz, du rock, des nappes synthétiques dignes d’un club SM pour yakuzas. Kiryu grogne comme un tigre dépressif, Majima rit comme un prof de maths possédé, et Haruka... ah, Haruka. Toujours aussi craquante, toujours aussi inutile, mais on l’aime. On lui achète des glaces, on la promène, et on cogne tout ce qui bouge pour qu’elle garde son sourire. C’est ça, la paternité à la Kiryu : tendresse et ultra-violence.
VI. Le Jeu Qui Te Fait Aimer Tes Poings
Yakuza 2 (et plus encore Kiwami 2) est une cathédrale de bitures numériques, un chef-d'œuvre de polar interactif, un karaoké sanglant dans un love hôtel à moitié en feu. Kiryu est un héros dostoïevskien pris dans un monde de brutes, et tu ressors de chaque session avec l’impression d’avoir bu trois litres de whisky et résolu une crise diplomatique. C’est une saga qui monte en puissance, un poing levé vers les étoiles et l’honneur viril tatoué sur le dos. On en redemande.
Verdict : 9/10 pour l’original. 9.5/10 pour Kiwami 2
Kiryu, t’es plus qu’un homme. T’es un concept. Un costard. Un orgasme de justice.
"Kiryu-chan, let’s dance ! And by dance, I mean I’m gonna beat ya ‘til you’re singin’ my tune !"
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