Test Metal Gear Rising Revengeance

Test Metal Gear Solid 4 Guns of the Patriots

Metal Gear Solid 4 : Guns of the Patriots  Le Crépuscule du Gros Cigare

« War has changed. »

Prologue

Cette phrase tomba du ciel comme un pet solennel lors d’une messe militaire, grave et inévitable. Metal Gear Solid 4: Guns of the Patriots n’est pas simplement un jeu : c’est une cérémonie funèbre en slow motion, orchestrée par un Kojima devenu moine-samouraï du cinéma d’auteur cybernétique. Chaque pixel est une larme. Chaque cinématique, un testament. Chaque soupir d’Old Snake, un appel à la retraite anticipée. Ce n’est pas mon MGS préféré – Snake Eater règne encore, ivre de faune et de tragédie – mais c’est le MGS qui a tout dit. Tout vomi. Tout digéré. Et tout recraché sous forme de chef-d’œuvre fanfaron.

Alors, bande-toi les reins, planque ton magazine coquin, et suis-moi, lecteur : le vieux renard n’a pas encore dit son dernier râle.


I. Snake en Chaussettes de Contention : Vieillesse et Vice

Old Snake n’est plus qu’un tas de rides mal rasées, une gorge pleine de tabac et de regrets, et un slip à poils. Un clodo de luxe. Une relique guerrière qui tire la chasse d’eau de l’histoire en mode furtif. Shinkawa le dessine comme un Clint Eastwood qui aurait couché avec un modem 56k. Il tousse, il grimace, il sue du menton – mais il dégomme toujours l’ennemi avec la classe d’un crooner sous morphine.

Et pourtant, entre deux assauts, il mate des fesses numériques, caresse des figurines suggestives, et contemple la plastique de Mei Ling avec l’œil lubrique du grand-père qui n’a plus de filtre social. On se croirait chez Tatie Suzette, sauf que les murs sont en ruines et que les gâteaux sont piégés.

Capture d'écran MGS4 Guns of the Patriots cul de Mei Ling



II. La Grande Boucle : Kojima Crache Ses Derniers Secrets

Ici, tout se referme. MGS4 est un Ouroboros narratif qui mange sa propre queue en HD. Chaque chapitre est un baiser nostalgique sur la fesse molle de la saga. Shadow Moses revient comme un ex qui a bien vieilli, et Liquid Ocelot éructe du Shakespeare à coups de M4 custom. Le scénario, plus chargé qu’un foie de canard en fin d’année, ose tout : économie de guerre, vieillissement accéléré, contrôle nanomachinique, et même – sacrilège ! – un Raiden qui croit qu’il est cool.

Mais la vérité, c’est que Kojima clôt son épopée comme on ferme un cercueil en or massif : à grands coups de violons, de révélations finales, et d’un codec devenu confesseur. Tout y est. Tout y passe. Et rien n’est laissé au hasard, sauf peut-être l’incompréhensible obsession pour les œufs au plat.


III. Ocelot, le Cowboy Électrique et ses Copains

Ocelot. Liquid Ocelot, pardon. Il transpire le charisme comme un évangéliste en cuir. Ce mec est un mythe, une partition de tango et de Kalachnikovs, un opéra en gants blancs. Il joue avec son flingue comme un marionnettiste ivre, et chaque apparition de ce vieux salopard vaut un orgasme scénaristique.

À ses côtés, Vamp, toujours aussi suceur de glaive gothique, danse dans les ombres avec la grâce d’un drag queen de l’enfer. Et Raiden, relooké en ninja tragique, essaie de rattraper son humiliation de MGS2. Spoiler : il n’y arrive pas. Malgré ses sauts de cabri et ses poses de K-pop guerrier, il reste ce qu’il est : un poisson pané dans un plat de serpents.


IV. Camouflage Tactique et Boss Psychédéliques : Kojima en Mode Légo

Le gameplay est un couteau suisse baigné dans du lubrifiant tactique. L’OctoCamo, divine invention, t’épargne les menus relous de MGS3. Tu t’allonges, tu changes de couleur, tu deviens buisson. Magique. Le contrôle est souple, précis, et te permet de passer de furtif fragile à bourrin brutal en deux clignements de rétine.

Les boss, hélas, sont des redites cosmétiques, comme si on avait remixé l’unité FOXHOUND avec des IA en rut. Laughing Octopus ? Drôle comme une blague belge. Raging Raven ? On s’envole sans frisson. Screaming Mantis ? Jolie référence, mais sans la folie de Psycho Mantis. Les vrais combats sont ailleurs : dans l’infiltration, la filature, et le duel final contre Ocelot, sublime ballet où les âges et les sagas s’entrechoquent comme des VHS en fusion.


V. Cinématiques : Le Porno Émotionnel du Cinéphile Dérangé

Metal Gear Solid 4, c’est aussi du cinéma, avec un petit C et une mise en scène qui ferait bander Brian De Palma sur un champ de ruines. Chaque cutscene est chorégraphiée avec l’obsession d’un Tarantino sevré. Le duel final est un opéra de sueur, de sang et de souvenirs. Les plans de caméra ? Des caresses. Les dialogues ? Des orgies de sous-texte.

Et puis cette fin… Mon Dieu, cette fin. Une heure de confessions, de morts différées, de retournements, de promesses, de gémissements. Snake, sur sa tombe vivante, devient le Christ du pixel. Une résurrection sans miracle. Et une chanson en fond : Here’s to you, Nicola and Bart, qui claque comme un dernier doigt d’honneur à la guerre, au contrôle, et au destin.


VI. Blagues de Slip, Codec Détraqué et Sunny la Cheffe à Ovomaltine

Kojima, fidèle à lui-même, insère du grotesque dans la tragédie. Snake mate encore des magazines de fesses entre deux assassinats politiques. Otacon parle d’animé avec la verve d’un puceau maudit. Drebin, ce mix improbable de dealer et de sociologue bourré, raconte des anecdotes de bar miteux avec un singe en couche sur l’épaule. Et Sunny, prodige culinaire, prépare des œufs comme si sa vie en dépendait.

Mais sous ces couches de fan service douteux et d’humour japonais en short trop court, il y a un vrai regard sur le vide. Sur ce qu’on laisse derrière. Sur ce qui reste quand tout est dit.


VII. Pourquoi C’est un Chant du Cygne en Kevlar

Metal Gear Solid 4: Guns of the Patriots est un mausolée interactif. Un tombeau doré pour une saga qui a changé le visage du jeu vidéo. Old Snake, croulant mais indestructible, incarne cette époque qui meurt sous nos yeux, élégamment, mais en rotant. C’est un jeu excessif, bavard, fanatique. C’est aussi une œuvre de génie.

Pas aussi parfait que MGS3, non. Mais il a l’honnêteté du vieux con qui dit tout ce qu’il pense, qui te balance la vérité à la gueule en t’offrant une clope virtuelle. Et rien que pour ça, pour ce dernier râle, cette dernière baston, ce dernier sourire à moitié édenté… il mérite sa place au Panthéon.

Verdict : 9.5/10

Un crépuscule sublime, entre slip et silence. Kojima, tu nous as baisés avec élégance.

« Here’s to you, Nicola and Bart… »

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