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So Blonde & So Blonde : Retour sur l’île — Sunny’s Revenge : The Curse of the Lack of Brain
« Comment appelle-t-on une blonde avec un cerveau ? Une femme enceinte. »
I. Deux jeux pour le prix d’une blonde
So
Blonde et So Blonde : Retour sur l’île, c’est un
peu comme le Coca et le Pepsi : même recette, même arrière-goût,
mais un twist dans la bulle.
La version PC ? Une blonde à la
dérive.
La version Wii ? Une blonde à la dérive… mais de
l’autre côté de l’île, avec un brushing légèrement mieux
orienté.
Ni remake, ni simple portage : Retour sur l’île
est une uchronie capillaire, une relecture narrative façon Et si
elle avait pris la mauvaise vague ?
On garde les mêmes
personnages, les mêmes lieux, les mêmes blagues… mais pas la même
aventure. Une version miroir, sans barbe ni complication
technique.
Un concept casse-gueule, mais ici exécuté avec plus
de flair que de lisseur.
II. Sunny Blonde : bêtise en surface, lucidité en fond de teint
Sunny Blonde, c’est la somme de tous les
clichés des années 2000 : blonde, riche, écervelée, fan de
shopping, dépendante à son smartphone, à sa besta et totalement
inapte à la survie en milieu hostile sans maquillage waterproof.
Un
pastiche ? Oui, mais avec deux glachons. Une caricature des femmes
modernes blondes ou brunes ? Aussi.
On croit tenir le stéréotype
ultime, le Pokémon niveau 1 de la bêtise genrée.
Mais voilà
: la coquille est fine, le vernis craque, et sous les paillettes, une
vraie héroïne émerge.
Débrouillarde, sarcastique, et pas si
sotte que ça quand elle arrête de chercher du réseau entre deux
palmiers.
C’est un peu comme si Paris Hilton avait lu
George Sand dans l’avion, par accident.
Et ça
fonctionne.
III. Île déserte et personnages en conserve
Le
cœur du scénario, c’est une île bloquée temporellement au
XVIIIe siècle, infestée de pirates dépressifs, de superstitions
moisies, et de moustiques de compétition.
Et là-dessus, on
balance Sunny.
Côté casting secondaire, c’est l’île de la Tentation version Funky Cursed Edition :
Le Borgne, capitaine à l’œil unique, au cœur sec et à la libido maritime, amoureux de Morgane comme un ado gothique d’une prof de SVT.
El Diablo, masse de muscles avec moins de mots que de poils, parfait pour porter les tonneaux et les dialogues monosyllabiques.
Juan, poète en gilet, maire par défaut, soupirant tragique à la Ronsard du rhum.
Morgane, pirate insaisissable, fantasme pixelisé, charisme de walkyrie caribéenne.
Max, rongeur utile pour se faufiler dans des trous trop étroits pour une ado imbécile, sorte de Crash Bandicoot sous bromazépam.
IV. Énigmes, mini-jeux et gros clins d’œil
Le gameplay est ce qu’on attend d’un bon Point & Click :
→
Objets à collecter,
→ Combinaisons absurdes mais logiques,
→
Dialogues loufoques,
Les énigmes sont équilibrées, parfois
malines, jamais sadiques.
Et la durée de vie, une quinzaine
d’heures, permet à la blonde de mûrir sans moisir.
Quelques
mini-jeux tentent d’agrémenter l’ensemble, mais tombent à plat
: jeux de rythme, séquences pseudo-arcade, souffrances mécaniques à
zapper — ou à endurer, pour les masochistes certifiés (coucou,
moi).
Mais les clins d’œil sauvent l’ensemble de l’ennui :
Un tapis de mairie à l’effigie de George Stobbart,
Un concours de blagues à la Monkey Island,
Des références aux Merveilleuses Cités d’Or, à Pirates des Caraïbes, à la pop-culture kitsch et joyeusement ringarde.
V. So Blonde : Version Wii, même île, autre karma
Retour
sur l’île, c’est l’uchronie pirate qu’on n’attendait
pas.
Sunny y échoue ailleurs, dans une zone sous domination du
Borgne, mais cette fois, l’homme est poli, affable, presque
serviable… du moins au début.
Une intro inédite en croisière
plante mieux le décor, rend le naufrage plus tangible, et le récit
gagne en fluidité.
Les mêmes lieux sont réinvestis, les mêmes
personnages réintroduits, mais dans des conditions différentes —
plus fines, plus logiques, plus nuancées.
Ajout majeur : Nathaniel, assistant du banquier de l’île, l’idéaliste, le souvenir incarné, le colocataire du Borgne avant la trahison. Jouable via des flash-backs hallucinés, il humanise le passé, donne chair à la malédiction.
Techniquement, la Wii s’en sort étonnamment bien.
La
Wiimote fonctionne pour les déplacements, les menus sont
accessibles, les téléportations fluidifient l’exploration, et
quelques ajustements de rythme permettent de savourer l’aventure
sans jamais trop piétiner.
Les mini-jeux, eux, restent ratés.
Même jouables au curling avec une patate chaude, ils n’auraient
pas gagné en qualité.
Mais au moins, cette fois, j’ai eu la
décence de les zapper. Je suis vieux. Pas fou.
Verdict : 7/10 pour So Blonde — 7.5/10 pour Retour sur l’île
So Blonde, dans ses deux
versions, est une jolie surprise.
Un Point & Click
bien fichu, rempli d’humour, d’ambiance caribéenne et de
personnages colorés.
La version Wii affine le propos, étoffe
le scénario et propose une relecture bienvenue, moins naïve, plus
touchante.
Aucune des deux versions ne tutoie Monkey
Island.
Mais toutes deux lui font un bisou sur la joue avec
des lèvres glossées à la pina colada.
Et franchement, c’est
rare de voir une blonde tenir si bien la route, même avec des tongs.
« Comment appelle-t-on une brune entre deux blondes ? Une interprète. »

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