Test Heavy Rain

Test Death Stranding

Death Stranding – FedEx Machina

« Great, so I’m Mario and you’re Princess Peach. »

Heureusement non, Sam.
Ici, on ne court pas après une princesse mais après le sens.
Et les colis.
Parfois les deux, s’ils sont bien emballés.


I. Avant la Glissade : Évangile selon Saint Kojima

Imaginez un pèlerinage mystique sur des ruines d’Amérique, un road-trip bizarroïde orchestré par un Japonais convaincu que 2001, l’Odyssée de l’Espace manquait de monologues sur les cordons ombilicaux.
Death Stranding n’est pas un jeu.
C’est une cure.
Une tentative désespérée de greffer de la philosophie à un sac à dos.

Tentez d’expliquer cela à un fan de Fast & Furious et regardez son cerveau s’éteindre comme un routeur en feu.
Tentez d’évangéliser un adorateur du Cinquième Élément et voyez-le pleurer des Smarties.
Ici, point de nitro ni de multipass, mais des rochers, du silence, et l’immense plaisir de ne rien comprendre pendant quarante heures, le regard perdu dans une Islande fantasmée.


II. L’Homme qui Marchait avec un Bébé en Wi-Fi

Sam Porter Bridges ne sauve pas le monde, il le reconnecte.
Il marche.
Il glisse.
Il crie parfois quand il trébuche, comme un livreur Uber Eats tombé dans un ravin de l’Isère.
Sa mission ? Livrer des cadavres et des bouteilles de sperme cryogénique entre deux bunkers post-apocalyptiques, pendant qu’un bébé câblé à son sternum détecte les fantômes.

Les paysages sont sublimes.
Les sons sont célestes.
Chaque torrent traversé devient un psaume. Chaque colline, une station de Golgotha.
Et au bout du chemin, une boîte de lasagnes à remettre à un ermite.
C’est ça, l’épopée.


III. Interconnectivité et Lubrification Universelle

Mais tout cela serait vain sans la présence invisible des autres.
Comme dans Dark Souls, mais sans les coups de dague dans l’anus.
Ici, les autres joueurs te laissent des échelles, des tyroliennes, des likes.
Pas pour t’écraser — pour t’aider.
Oui, t’aider.
Concept étranger pour le joueur de Call of Duty, élevé au killstreak et à l’insulte maternelle.

Death Stranding invente un multijoueur post-natal : on ne voit jamais l’autre, mais on le remercie.
Un peu comme dans les toilettes publiques, quand quelqu’un a remis du papier.


IV. Ciné-Diarrhée et Acteurs à Point

Kojima ne crée pas des jeux.
Il pond des fœtus cinématographiques avec l’ego de Lars von Trier.
Les scènes durent des plombes.
Les noms sont des symboles.
Les symboles sont des métaphores.
Et les métaphores ?
Des vagins cosmiques.

Norman Reedus, l’homme alpha mono-expressif de Walking Dead, incarne Sam avec la palette émotionnelle d’un presse-purée.
Il est beau.
Il est silencieux.
Il chie dans un seau.

À ses côtés, Léa Seydoux tente de survivre à son propre accent anglais et de bien interpréter un personnage pour la première fois de sa vie, tandis que Mads Mikkelsen se promène dans le jeu comme s’il était en train de réciter Hamlet dans un bar à hôtesses.
Guillermo Del Toro joue un savant.
Nicolas Winding Refn joue… rien. Il est là.
Présence holographique d’un entre-soi hollywoodien sous cocaïne molle.

Capture d'écran de Death Stranding avec Mads Mikkelsen




V. Critique de la Critique ou le Syndrome du Connard en Direct

Il fallait s’y attendre.
Les rageux sont sortis de leurs terriers pour vomir sur le jeu comme des pigeons sur une statue de Rodin.
Mister MV, sommité du speedrun et de la mauvaise foi, s’acharne sur les colis comme un aveugle sur un Rubik’s Cube.
Il ne lit rien.
Il ne comprend moins.
Mais il rage.
Et ça fait des vues.
Ce n’est plus une critique, c’est de l’onanisme sur Youtube.
Padawam (DG) tente la même chose, mais n’étant suivi que par sa propre ombre, l’univers s’en fout.


VI. La Réédition de l’Inutile

Remaster ?
Oui.
On a lifté la gueule du jeu comme une starlette de Beverly Hills.
On y a rajouté des fonctions, des textures, des modes photo.
Mais au fond, Death Stranding n’avait pas besoin de ça.
Le relifter, c’est comme repasser une robe de mariée pour un enterrement.
Ça ne sert à rien.
Mais c’est joli.


VII. Épiphanie et Pizzas Tièdes

Et malgré tout.
Malgré les kilomètres.
Malgré les colis explosifs.
Malgré les discours psalmodiés comme des homélies hallucinées.
Il se passe quelque chose.
Un vertige.
Une grâce.

Sam, solitaire au cœur du néant, nous apprend à marcher droit dans une humanité qui boite.
La fin est splendide, comme un adieu chuchoté à un monde qui n’écoute plus.
Pas de feu d’artifice.
Juste une bougie.
Et un silence qui te hante longtemps.


Verdict : 9/10 

La meilleure simulation de messie livreur depuis Jésus-Christ sur Amazon Prime.

« Nothing like the eve of extinction to bring focus to the mind. Makes folks honest. »

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