Test Metal Gear Rising Revengeance

Hommage

 

🔥 Influences

J’ai pas grandi sous la tutelle d’un vidéaste, moi. Ni à l’ombre d’un stream, ni à la lumière d’un let's play en 480p commenté par un twittos asthmatique. J’estime qu’un jeu vidéo, ça se touche, ça se vit, ça s’insulte manette en main, pas en matant un type jouer à ta place comme si t’avais perdu tes pouces à Verdun.

À l’époque, comme tout le monde, je traînais mes guêtres sur jeuxvideo.com, quand ils vivaient encore reclus à Aurillac, dans cette bâtisse étrange où l’on croisait des rédacteurs au look de chauffeurs de car scolaire. Il y avait Franck et ses Gaming Live en duo, le doux parfum du 512kbps, l’artisanat, la sueur. Puis vint le rachat, Paris, les rédacs chefs Rivaol et Logan — autant dire que le Titanic a changé de capitaine juste après l'iceberg.

Je n’ai jamais aimé jeuxvideo.fr non plus. La fine équipe qui s’la jouait Che Guevara des pixels, qui crachait sur Bobby Kotick le lundi et lui cirait les boots le vendredi en collant des 18/20 à chaque Call of Duty sorti d’usine. De l’indignation de façade, du militantisme sponsorisé.

Le Joueur du Grenier m’a fait rire, comme tout le monde. Puis la formule s’est érodée, lessivée par l’algorithme. Sheshounet ? Du génie crétin : sous ses airs de test putaclic tourné au stabilo et au 8.6, il y a une vraie critique, sincère, planquée derrière l’idiotie. Mais hélas, le gaillard joue en VF... donc disqualifié. Que voulez-vous, on peut pas confier ses oreilles à la Poste non plus.

Savun, c’est le sniper. Court, précis, drôle. Il te démonte une licence en deux minutes chrono, avec un sourire de chirurgien. Ganesh, lui, c’est l’imitateur vidéoludique, le ventriloque du pixel : c’est du non-sens qui pense, et j’adore ça.

Et puis, je dois ajouter PADAWAMHD. Le mec transpire l’amertume comme un exilé fiscal transpire le mépris. Blasé jusqu’à l’excès, mais c’est justement là que réside le génie : sa vision du monde est d’une justesse glaçante. Il a tout compris à l’inculture molle et au goût de chiotte du grand public, ce peuple avide de chiffres, d’opinions prémâchées et de tops sponsorisés. Mention spéciale à sa rétrospective MGS, qui devrait être diffusée dans les écoles militaires.

Mais mon chouchou, mon petit phénix au milieu des poules, c’est Kouryu. Le seul que je suis avec la régularité d’un Alzheimer hypermnésique. Complet, carré, rigoureux jusqu’au fétichisme, il suinte la passion, l’expertise et l’humour à chaque test. C’est la Bible du JRPG. Hélas, le monsieur n’aime ni Dragon Quest ni les point’n click. Il leur préfère les shoot’em up... preuve qu’un cerveau trop grand finit toujours par buguer. Mais bon, le masochisme vidéoludique est une forme de religion, alors paix à son âme et à ses doigts.

Niveau humour ? (liste non exhaustive)

  • Dieudonné, pour le panache.

  • Alexandre Astier, pour l’intelligence qui pue la lavande et la syntaxe parfaite.

  • François Rollin, pour l’absurde qui te fait douter de la gravité terrestre.

  • Laurent Baffie, pour la claque verbale pleine face, sans vaseline.

  • Gaspard Proust, pour l’irrévérence contrôlée, un nazi du bon mot.

  • Louis de Funès, pour l’acting comme spasme.

  • Monty Python, pour l’Angleterre que j’aime : absurde, impassible, ivre morte.

  • Family Guy, pour les plans de coupe délirants où tout le monde en prend pour son grade.

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